Forum africain des systèmes alimentaires : L’agriculture peine à séduire les jeunes
Du 31 août au 04 septembre, Dakar a accueilli la 19ᵉ édition duForum africain sur les systèmes alimentaires. Sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye, près de 6 000 acteurs du secteur agroalimentaire. Un rendez-vous centré cette année sur la jeunesse comme moteur de transformation.

L’agriculture peine à séduire les jeunes
Au Sénégal par exemple, 75 % de la population a moins de 35 ans. Mais se lancer dans l’agriculture reste un parcours d’obstacles, comme l’explique Ibrahima Souleymane Beye, employé chez un grand producteur de fraises. Pour lui, en plus du problème foncier, il y a « un vrai manque d’accès à l’information. Les jeunes ne savent pas toujours par où commencer ».
Même constat du côté des entrepreneurs agricoles. Claudia Senghor, agro-influenceuse suivie par près de 400 000 personnes et fondatrice d’Agrobabe, déplore elle aussi les freins à l’investissement : « L’accès au crédit reste compliqué. Cela bloque l’innovation, surtout pour les jeunes porteurs de projets ».
Il faut rappeler un paradoxe africain : l’Afrique compte 65 % de terres arables, mais reste frappée par l’insécurité alimentaire, avec des rendements faibles et jusqu’à 30 % de pertes post-récoltes.
D’ailleurs, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, n’a pas manqué de faire état de cette contradiction au Forum africain des systèmes alimentaires. Tout en s’inquiétant : « Le continent sera peuplé de 2,5 milliards de personnes en 2050, dont 600 millions de jeunes en âge de travailler. Nous devons mettre la jeunesse au cœur de nos politiques », a-t-il déclaré.
Innover, connecter, financer
Alors comment résoudre problèmes ? C’est tout l’enjeu du Forum africain des systèmes alimentaires. A savoir, faire émerger des solutions concrètes et reproductibles, en misant sur l’innovation, l’entrepreneuriat et le digital. Mais aussi en poussant les États et les institutions financières à jouer leur rôle pour accompagner cette transformation.
Pour ce faire, on estime possible la mise place d’une agriculture moderne, connectée et inclusive. Mais encore faut-il lever les freins structurels pour que la jeunesse du continent en devienne l’actrice principale.
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