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Manger dans la rue : Une alimentation à risque

Le Mali, le Burkina et le Sénégal tentent de trouver une bonne formule pour assurer une alimentation saine dans les rues où s’alimentent de plus en plus les populations.

Dans les grandes villes, les gens s’alimentent de plus en plus dans les rues, sous des gargotes improvisées, des restaurants qui ne respectent les normes sécuritaires et sanitaires. En réponse à ce besoin qui ne cesse de grandir, la Fao, avec le soutien du Grand-Duché de Luxembourg, a mis en place un projet de renforcement de la réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et l’amélioration de la qualité sanitaire de la restauration de rue au Burkina, au Mali et au Sénégal.

Pour permettre aux populations de s’alimenter dans de bonnes conditions, les autorités de ces trois pays ont organisé un atelier de lancement du diagnostic de la restauration de rue et de l’élaboration des documents de référence. « Ce projet nous permet de pouvoir gérer le marché de rue. Vous savez que Dakar est une grande ville où les gens viennent de loin tous les jours pour travailler. Puisqu’ils ne repartent pas à midi à la maison, ils sont obligés de trouver où s’alimenter. C’est ainsi qu’il y a un fort développement de l’alimentation de rue », dit Pr Amadou Diouf, président du Comité national de collecte alimentaire. Selon lui, « c’est pour cette raison que cet atelier est organisé pour informer largement les parties prenantes. Ainsi, les autorités locales apporteront leur contribution en jouant le rôle de contrôle ».


« Qu’elles ne laissent plus n’importe qui s’asseoir dans un coin à côté des égouts et servir à manger», précise Pr Amadou Diouf. Il enchaîne : « Les conditions dans lesquelles cette alimentation est faite, posent problème parce qu’il y a une méconnaissance de la qualité des aliments de ceux qui les produisent et aussi de l’hygiène dans la préparation des aliments. Il y a beaucoup de décès liés à l’alimentation dans nos pays et à la contamination des aliments.»


En écho, Mamadou Ndiaye, vétérinaire de formation, expert en sécurité sanitaire des aliments au Bureau sous-régional de la Fao à Dakar, renchérit : « C’est un phénomène qui va grandissant et il nous faut l’accompagner pour améliorer la qualité sanitaire. C’est toute la pertinence de ce diagnostic. Pour justement identifier les différents problèmes qui peuvent se poser sur ces aliments là, à la fois sur la matière première, sur les conditions de préparation, mais aussi les conditions de mise en vente. De toutes les façons, les choses ont commencé à bouger au Sénégal dans ce sens, avec la mise en place d’un système. » Il note encore : « Des interventions survenues ces derniers temps ont été bien documentées. On a mis en place un dispositif qui nous permet de pouvoir avoir des réponses.»

En-tout-cas, il est prévu à la fin de ce diagnostic, de répertorier l’ensemble des problématiques en vue de proposer des solutions. « Et ces solutions-là, nous allons les décliner sous forme de guides. Deux guides : Un premier qui sera destiné aux opérateurs pour qu’ils puissent savoir à chaque aspect de leur travail, ce qu’il faut faire pour que le produit soit de bonne qualité. L’autre aspect qui est important, ce sont les autorités compétentes. Nous avons au Sénégal, un contexte où il y a plusieurs autorités compétentes, chacune ayant un mandat précis sur un type de produits. C’est ainsi que nous avons le Service vétérinaire pour les produits du régime animal, la Direction de la protection des végétaux… Maintenant, toutes ces autorités-là doivent travailler à améliorer la qualité », insiste Mamadou Ndiaye, expert en sécurité sanitaire des aliments au Bureau sous-régional de la Fao à Dakar.

Justin GOMIS

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