Guinée: Mise en place du réseau fonio en Afrique de l’Ouest…
La rencontre de Conakry sur la mise en place d’un réseau fonio en Afrique de l’Ouest, a pris fin ce mardi 6 mai 2025. Ce rendez-vous a débouché à d’importantes résolutions.
Le séminaire de Conakry fait suite à une première réunion tenue en Guinée au mois de novembre. A cette occasion, il y a eu un forum international, où des invités venus d’Europe, d’Afrique et d’Asie ont pris part. Des recommandations qui ont été faites. Il s’est agi notamment d’essayer de réorganiser la filière fonio de Guinée. La semaine dernière une autre rencontre de trois jours avait eu lieu à Mamou, en vue d’élaborer une stratégie pour les cinq prochaines années. Le séminaire organisé à Conakry du 05 au 06 est la suite de ces différentes sessions. M. Oumar Barry, Secrétaire général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage revient sur la portée de cette rencontre.
« La Guinée est le premier bassin de production de fonio qui est une denrée très spécifique. Et c’est quelque chose qui est très bon sur le plan de la sécurité alimentaire. Mais aussi, c’est une céréale qui peut valoriser la Guinée. Si nous travaillons bien la chaîne de valeur de la filière fonio, ça peut être un modèle que nous pouvons déposer. Pourquoi ne pas le mettre un jour, dans l’avenir, dans une indication géographique, où on peut lier un peu le fonio au terroir ? On peut choisir. Ça peut être le Fouta, ça peut être la Haute-Guinée, parce que c’est le plus grand bassin de production. Donc, les enjeux liés au fonio c’est quelque chose qui est très importante. Et aujourd’hui, à la sortie de ce séminaire de deux jours, notre objectif est de pouvoir garder le lead en Afrique. Le lead squad, c’est-à-dire, avoir si possible, déjà le bureau régional du fonio en Guinée et aussi avoir la présidence pour les prochains jours. Donc, en toute sincérité, ces deux jours de séminaire, c’est vraiment quelque chose, on sort de ça avec beaucoup d’espoir pour l’avenir du fonio de la Guinée. L’avenir d’un patrimoine quasiment ancestral« , a indiqué Oumar Barry, Secrétaire général du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage.

Les grandes résolutions
« Il était question d’abord qu’on essaie de conjuguer le même verbe, qu’on se mette d’accord sur un nombre d’éléments qui puissent nous permettre tous d’aller ensemble. Il n’en est pas question d’isoler la Guinée, ce n’est pas notre objectif. Être le premier bassin de production, ne veut pas dire qu’on doit s’isoler. Aujourd’hui, nous sommes dans un environnement concurrentiel où la qualité est un défi à relever chaque jour. Nous avons besoin des autres pays pour pouvoir évoluer. Donc, nous sortons avec des éléments, une dizaine de recommandations qui vont permettre de redonner une certaine image du fonio guinéen dans le monde. Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est avoir des labels, les développer pour la Guinée et pour la sous-région. Donc nous allons tout faire pour que le fonio soit un label africain, en plus qu’il soit un label guinéen« , a ajouté M.Barry.
Des prévisions ont été faites dans l’horizon 2040. Les participants ont ainsi prévu ce qui suit :
- le fonio, levier stratégique pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement inclusif et durable ; un réseau dynamique pour l’accessibilité et la qualité du fonio pour tous;`
- un cadre de concertation dynamique pour l’essor de la filière fonio;
- le fonio sera apprécié, célébré, valorisé, par les consommateurs.
« En fait la filière fonio est une filière vraiment stratégique pour la Guinée. Il faut savoir que la Guinée est le premier producteur mondial avec 600.000 tonnes. Mais aujourd’hui il s’agit vraiment de promouvoir le fonio pour être stratégique, non pas seulement en Guinée, mais même sur le plan international. Que la Guinée arrive à se positionner, à dépasser le cap de producteur mondial pour devenir également un exportateur mondial. Et cela nécessite vraiment des actes de promotion de cette culture sur la sphère internationale, de labellisation, la certification pour pouvoir véritablement faire du fonio le fer de lance du développement économique ici en Guinée« , a expliqué madame Jeanne Coulibaly, chargée du projet de développement de l’agriculture commerciale en Guinée (PDACG) au compte de la banque mondiale.

Les travaux de Conakry ont aussi abouti à la définition d’un plan d’action qui doit être opérationnel, pour faire du fonio ce produit stratégique pour la Guinée. Toutefois, les autres pays également seront membres de ce réseau. « Le pas supplémentaire c’est de mettre en action, opérationnaliser ce plan d’action qui a été défini. Et pour cela, la banque mondiale se tient disposer à accompagner tous les acteurs pour opérationnaliser ce plan d’action. Au-delà de la filière fonio, nous appuyons également d’autres filières, telles que la filière volailles, la filière anacardes, la filière riz, les fruits, à travers le projet de développement de l’agriculture commerciale en Guinée« , a déclaré Mme. Coulibaly.
Dans les six prochains mois, une autre rencontre est prévue pour définir des nouvelles stratégies pour pouvoir aller de l’avant.

« Il faut commencer d’abord par remercier le ministère qui n’a ménagé aucun effort pour nous accompagner dans la réussite du projet. Et évidemment à côté du ministère, on a toujours les partenaires techniques et financiers qui mettent les fonds à notre disposition, en l’occurrence la Banque mondiale, qui ne cessent de nous accompagner, de nous appuyer pour vraiment aller dans le bon sens. Donc on, on espère vraiment avec les résultats du projet, que nous pourrons aller vers une seconde phase pour accompagner davantage tous nos promoteurs qui sont dans le besoin et aller aussi vers la commercialisation de nos produits dont justement le réseau a été mis en place aujourd’hui », a exprimé Hamidou Diallo, coordinateur national du projet PDACG.
Dansa Camara