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Crise de carburant : des agriculteurs en détresse interpellent le gouvernement guinéen

CONAKRY-, conséquences de l de l’explosion du dépôt national de carburant frappent de plein fouet les acteurs du monde agricole à travers le pays. De la basse Guinée jusqu’en forêt en passant par le Foutah et la savane guinéenne, les producteurs agricoles sont durement impactés.

Bien que les autorités aient autorisé la reprise de la vente du carburant dans les stations de manière rationnée, en revanche elles interdisent l’approvisionnement dans des bidons. Cette restriction a des répercussions chez les agriculteurs qui n’arrivent plus à avoir du carburant pour faire fonctionner leurs groupes, motopompes pour arroser leurs champs. Les moissonneuses censées faciliter la récolte dans les champs en maturité, sont aussi à l’arrêt. Faute de carburant.

Des agriculteurs que nous avons interrogés préviennent que si rien n’est fait pour leur faciliter l’obtention de carburant, les conséquences seront catastrophiques. Dans la préfecture de Beyla, par exemple, la contre-saison pourrait prendre un sérieux coup cette année, aux dires des agriculteurs. A cause de la pénurie actuelle, certains agriculteurs n’arrivent pas à faire les récoltes et d’autres craignent pour leurs semences.

Interrogé par un journaliste de nos confréres d’Africaguinee.com ce mercredi 3 janvier 2024, Moussa Beyla Condé, promoteur agricole, alerte. Il traverse un des moments les plus difficiles de sa vie. À cause de la pénurie, son dur labeur est menacé.

« La pénurie de carburant nous fatigue beaucoup. Nous voulons préparer la contre-saison, mais on se demande comment faire. Les contres saisons doivent être préparés en temps réel mais aussi ça demande une grande disponibilité en moyen de déplacement et de carburant. Vous savez, la contre saison a besoin d’arrosage régulièrement, mais aujourd’hui, avec cette crise de carburant, notre activité est fortement menacée. Car, pour faire l’arrosage, il faut mettre le carburant dans les motos-pompes. Et, actuellement nous sommes obligés d’acheter le litre entre 20 à 30 milles francs guinéens sur le marché noir. Parfois même, on ne peut avoir que deux à trois litres. Cette situation nous inquiète ici, à Beyla et nous demandons au gouvernement de revoir ce cas sinon vraiment ça va nous conduire dans une situation délicate et indésirable », explique le promoteur agricole.

Image d’illustration

À Beyla, cette pénurie de carburant affecte aussi les récoltes de la saison régulière dans les champs. Les moissonneuses sont toutes garées à cause de la crise de carburant. Moussa Beyla Condé dit avoir tapé à toutes les portes sans suite. Il se tourne désormais vers le Président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya.

« Parmi nous, il y en a qui ont des maïs à récolter. Les machines sont garées faute de carburant. Tout est à l’arrêt, vraiment ça ne va pas. On reconnaît que l’arrivée des autorités de la transition a permis aux agriculteurs de connaître des avancées. Actuellement un kilo de riz paddy coûte 4 000 Gnf et ça, c’est grâce aux efforts au Président de la transition. Mais nous sommes actuellement en détresse faute de carburant.

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Or, la place que l’agriculture occupe dans notre pays est très importante. Nous avons tous nos besoins en semences, mais aussi en engrais, mais l’affaire de carburant pour faire fonctionner nos machines nous inquiète. Nous sollicitons auprès du Président colonel Mamadi Doumbouya, une autorisation particulière pour servir les agriculteurs en priorité dans les zones favorables à la culture », lance Moussa Beyla Condé.

À Labé, les mêmes difficultés ont été dénoncées par des agriculteurs, tandis qu’à Kindia, une zone propice à l’agriculture, les autorités locales se penchent déjà sur la problématique de cette crise qui frappe les agriculteurs. Dans la cité des agrumes, une solution est en vue.

Avec Africaguinee 

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