Guinée : la production avicole ne couvre que 5 % des besoins, indique le ministre de l’Élevage
La Guinée importe chaque année plus de 70 000 tonnes de chair de poulet pour répondre à la demande nationale. Le gouvernement ambitionne de porter la production locale à 30 % d’ici 2026, mais la filière avicole reste fragilisée par de multiples défis.
Le ministre guinéen de l’Élevage, Félix Lamah, a dressé mardi un constat préoccupant lors d’une réunion de concertation avec les acteurs de la filière avicole. « La production nationale ne couvre actuellement que 5 % des besoins », a-t-il reconnu, tout en affichant l’objectif d’atteindre 30 % d’ici la fin de l’année 2026.
Avec plus de 70 000 tonnes de poulet importées chaque année, la Guinée dépend quasi entièrement du marché extérieur pour nourrir sa population. Ces importations, essentiellement composées de poulets congelés, freinent l’essor des producteurs locaux, déjà confrontés à des coûts de production élevés. La filière avicole souffre d’un manque de structuration et de formation, de la cherté des intrants et de conditions sanitaires jugées insuffisantes. « Le marché local n’est pas organisé pour protéger la production nationale », a souligné le ministre, qui appelle à une réforme en profondeur.
Au nom des aviculteurs, Boubacar Dansoko a exhorté l’État à signer un contrat-programme avec la filière. Selon lui, un tel dispositif permettrait de produire plus de 100 000 tonnes de poulet en cinq ans, de créer 250 000 emplois et de réduire significativement la dépendance aux importations. Pour l’heure, la survie du secteur repose sur un équilibre fragile entre ambition politique et volonté des acteurs privés. La question est désormais de savoir si la Guinée saura transformer ce potentiel en véritable levier de souveraineté alimentaire.







