Agriculture

REFONDATION VERTE : la nouvelle stratégie agricole de la Transition en Guinée porte ses premiers fruits.

À la suite de l’accession au pouvoir du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), en septembre 2021, une série d’actions ont été mises en œuvre en vue de faire de l’agriculture un secteur prioritaire, porteur de croissance et facteur de diversification.

La toute première mesure a été la hausse, sans précédent, du budget du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage qui est passé de 380 milliards (Mds) de francs guinéens (GNF) en 2021 à 1 915 Mds en 2023. Ces ressources ont permis une hausse massive des investissements qui représentent les deux-tiers du budget contre un tiers précédemment.

UN ACCÈS AUX FINANCEMENTS FACILITÉ

Le gouvernement a également opérationnalisé le Fonds de Développement Agricole (FODA) pour y investir plus de 310 Mds de GNF en une année (juillet 2022-juillet 2023), parallèlement à un autre financement de plus de 150 Mds, effectivement décaissés auprès des partenaires étrangers en faveur des producteurs privés.

Cet effort a permis aux paysans d’acquérir facilement des engins agricoles, d’accéder aux banques de semences, de financer certaines infrastructures et d’obtenir un fonds de roulement. Des activités, telles que l’insémination artificielle, la production locale d’équipements d’irrigation, le financement des femmes avec le programme revolving (PARFA), le financement des jeunes (Agri Jeunes) et la diversification alimentaire, ont été soutenus.

DES INTRANTS À DES PRIX AVANTAGEUX

Avec la réduction des coûts d’acquisition des engrais en faveur des paysans en 2023 et la subvention du transport, le prix du sac de 50 kg a été fixé à 300 000 GNF, l’un des plus bas de la région. A ce jour, plus de 55 000 tonnes d’engrais ont été acquis en deux bateaux, composés de NPK et d’urée. Le gouvernement de transition a décidé de faire intervenir les opérateurs économiques privés dans la distribution des intrants. A cet effet, pour une première fois en Guinée, 80 % ont été alloués aux opérateurs privés en vue de les distribuer conformément aux conditions et tarifs fixés par le Ministère, pour le compte des 33 préfectures, et 20 % distribués par la Chambre Nationale d’Agriculture.

Afin d’améliorer la production animale des vaches reproductrices de race montbéliarde ont été importées pour la production de lait, ainsi que de porcs reproducteurs améliorés. Surtout, un bateau de 10 000 tonnes de maïs pour l’alimentation de la volaille a permis de réduire le prix du kilo gramme de maïs de 25 % pour les aviculteurs.

LE BILAN POSITIF DE LA MÉCANISATION : GUINÉE DEUXIÈME PRODUCTEUR DE RIZ DE LA CEDEAO

Plus de 700 engins nouveaux engins (500 tracteurs et les 200 moissonneuses) ont été acquis par l’État en un an, contre 300 la décennie précédente. Plus de 200 ont été acquis grâce à un mécanisme de vente à crédit en faveur du secteur privé (58 %) et de la société publique Siguicoda SA (42 %) qui les utilise aussi intégralement en location en faveur des petits exploitants privés à des conditions préférentielles.

Tous les engins agricoles sont équipés de dispositifs de tracking à travers la technologie GPS

 permettant le suivi en temps réel des activités de tous les engins des Centres de Prestation Agricoles(CPA) chargés de la location. La mécanisation a permis la baisse des pertes de récoltes en 2022 et d’accroître la production nationale de riz en positionnant le pays comme deuxième producteur de  l’Afrique de l’Ouest. Entre 2021 et 2022, les importations ont été réduites de 32 % en valeur.

UNE DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE LARGEMENT ENGAGÉE

Le gouvernement a décidé d’investir massivement dans les aliments pouvant remplacer le riz. Ainsi le fonio (dont la Guinée est premier producteur mondiale), la pomme de terre, l’igname et la banane plantain ont été identifiés comme des substituts adéquats.

Un programme d’investissement important a été lancé dans les tubercules, y compris la pomme de terre (dont la production a augmenté de 60 % en une année après un investissement de plus de 35 Mds de GNF par le gouvernement) et l’igname avec un investissement de plus de 51Mds de GNF en 2023.

Une stratégie est en cours d’élaboration pour soutenir la production de banane plantain et de fonio à grande échelle en 2024.

Avec Jeune Afrique

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